2E REVUE SYSTÉMATIQUE : PRÉVENTION

CONTEXTE & OBJECTIFS

Les deux dernières décennies ont été le siège d’une augmentation du nombre de groupes extrémistes, d’incidents/crimes haineux et d’attaques ciblant des groupes en raison de leur ethnie, appartenance religieuse, identité de genre ou allégeance politique. Ces attaques se sont globalisées, affectant de ce fait plusieurs sociétés à travers le monde.

En guise de réponse, plusieurs programmes de prévention ont été implantés à l’international. Ces efforts pour contrer la radicalisation violente ont mobilisé et impliqué des coûts pour nombre d’institutions allant au-delà de la sécurité nationale, notamment les secteurs de la santé mentale et de l’éducation, ainsi que les systèmes légaux et carcéraux. Par exemple, aux États-Unis seulement, environ un trilliard de dollars ont été investis dans des programmes de lutte au terrorisme entre 2001 et 2011.
Bien que la majorité de ces sommes aient été investies sur des agences de surveillance et de sécurité, certains fonds ont été attribués à des programmes de prévention de la radicalisation violente pour les populations y étant vulnérables. Si la rapidité avec laquelle ces programmes ont été développés et implantés est louable, leur récence a laissé peu de temps pour effectuer des évaluations empiriques de leurs effets positifs et négatifs. Les effets négatifs ou iatrogènes de ces programmes sont particulièrement préoccupants, puisque ces programmes impliquent de traiter des conflits idéologiques.

Présentement, les praticiens conçoivent et mettent en œuvre les programmes en se basant sur leur expertise locale et du cas par cas. Si cette réponse rapide et personnalisée peut avoir des avantages, elle est également susceptible d’avoir des effets iatrogènes sur les individus et les communautés concernés, puisqu’elle ne repose pas sur une synthèse des données probantes des retombées et de la transférabilité des pratiques de ces programmes. Afin de renseigner les décideurs et les praticiens concernant les pratiques de prévention qui fonctionnent vraiment, le RPC-PREV a conduit une revue systématique qui répond aux questions suivantes :

  • Les programmes de prévention sont-ils réellement en mesure de contrer la radicalisation violente?
  • Y’a-t-il des pratiques spécifiques qui sont associées à des résultats plus positifs ou négatifs?
  • Quelles lignes directrices pour la pratique basées sur les données probantes peuvent être recommandées aux professionnels du domaine pour les efforts actuels et futurs de prévention?

Puisque les résultats préliminaires de cette revue indiquaient que les programmes de prévention et d’intervention étaient différents quant à leur conception et leurs retombées, l’équipe de recherche du RPC-PREV a décidé de les traiter séparément dans deux revues systématiques. La présente revue systématique est centrée sur les efforts de prévention, c’est-à-dire les programmes de prévention primaire et secondaire.