*In French only
« À Gaza, grandir ne rime pas avec insouciance, jeux d’enfants ou rêves d’avenir. Là-bas, l’enfance est assiégée, cernée par le bruit sourd des bombardements, les sirènes et les pertes quotidiennes. Pour des milliers de petits palestiniens, la guerre n’est pas une séquence exceptionnelle, c’est le décor permanent de leur vie. Ils sont condamnés à vivre dans un climat de peur, de perte et de destruction. Les conséquences sur leur santé mentale sont dévastatrices et souvent irréversibles.
Les organisations humanitaires et les chercheurs alertent depuis longtemps. Plus de la moitié des enfants palestiniens présentent des symptômes de syndrome de stress post-traumatique. D’autres souffrent de dépression, d’anxiété ou de troubles du sommeil. Ces diagnostics, derrière leur froideur factuelle, reflètent un quotidien ravagé : des enfants qui tremblent au moindre bruit, qui ont des cauchemars récurrents et qui sont incapables de se projeter dans l’avenir.
Chaque offensive militaire ajoute une couche de traumatisme : perte de proches, destruction des maisons, déplacements forcés. Les plus jeunes grandissent avec l’idée que la mort peut frapper à tout moment. Le jeu, refuge universel de l’enfance, se transforme parfois en répétition de la guerre. On creuse des tranchées dans le sable, on imite les drones et les explosions.
Dans une société déjà fragilisée par le blocus et la pauvreté, l’accompagnement psychologique reste largement insuffisant. Les écoles, quand elles ne sont pas transformées en abris, deviennent des lieux où les enseignants tentent tant bien que mal de repérer et d’apaiser les traumatismes. Les hôpitaux, débordés par les urgences physiques, disposent rarement des ressources nécessaires pour traiter les blessures psychologiques.
Enfin, il y a l’autre trauma, collectif cette fois. Celui d’un peuple qui se sent oublié. Les enfants palestiniens, exposés aux écrans et aux réseaux sociaux, savent que leur sort est vu, commenté, parfois nié. Leur douleur, en plus d’être vécue, est vécue sous le regard du monde entier.
Ce panel explore la profondeur de ces blessures psychiques et la force des résistances intimes. Comment aider un enfant à se reconstruire quand lui-même vit toujours dans l’insécurité ? Que deviendra cette génération façonnée par la guerre ? Comment garder intacte cette volonté farouche de vivre, d’apprendre et de rêver malgré tout ? »
Notre directrice Ghayda Hassan participera à cet événement en tant que panéliste.